J’ai choisi de publier mes ouvrages sous mon vrai nom. Et donc d’apparaître au grand jour en tant qu’auteur libertin (et libertaire). J’aurais bien sur pu prendre un pseudo, mais je ne voulais pas me cacher sous un pseudonyme pour écrire.
Pourquoi me cacher ? Mes écrits sont peut-être licencieux, mais aucunement vulgaires. Ce ne sont pas des romans à l’eau de rose, certes, mais j’écris par passion et pour faire comprendre, plus que pour surprendre !
Professionnel de l’internet depuis de nombreuses années, je me doutais bien que d’écrire sous mon vrai nom m’expose au plus grand nombre sur les moteurs de recherches.
Mais je l’ai fait sciemment, parce que je n’ai rien à cacher et qu’il me paraissait plus sérieux de publier sous mon nom que sous un pseudonyme.
Etre référencé dans les plus grands catalogues de livres en ligne et interviewer par de grands magazines est pour moi une consécration. Participer à une émission de télévision sur un sujet et présenter mon livre à plusieurs centaines de milliers de personnes est une opération marketing de grande ampleur pour le petit écrivain que je suis !
Ne plus écrire pour soi, mais pour les autres. Etre lu et voir qu’un public attend avec impatiente le prochain livre, c’est quelque chose de merveilleux.
C’était sans compter que jeu le plus prisé depuis quelques temps par les RH et Directeurs de services est d’aller taper votre nom (ou votre adresse mail) sur Google pour voir ce qu’ils peuvent dénicher sur vous ! Ils ont votre CV, votre cursus universitaire, votre lettre de motivation, ils vous ont même parfois vu en entretien, mais cela ne suffit visiblement pas et le coté obscur de l’être humain se révèle. Curiosité malsaine qui ne respecte pas les règles de Déontologie et d’éthique.
Au lieu de se focaliser sur vos compétences professionnelles, ils vont fouiner dans votre vie personnelle !
Voyeurisme de bas étage qui consiste à aller voir ce que vous aimez, n’aimez pas, votre dernier commentaire sur le site machin, ou votre prise de bec avec bidule sur un forum de discussion.
Le coté « croustillant » de l’espionnage est visiblement plus important que vos compétences dans le monde du travail de ce 21ème siècle !
Je sais que j’ai loupé deux missions intéressantes à cause de cela, parce que mes interlocuteurs ont eu la « délicatesse » de me le dire. Délicate attention en effet que de me dire que mon cursus professionnel est de qualité, que je corresponds parfaitement au poste à pourvoir, que j’ai des qualités rédactionnelles puisque qu’écrivain, mais que je ne suis pas retenu pour le poste !
Il ne se passe pas une semaine sans que mon nom apparaisse sur les statistiques de mon blog dans la section « recherche » Ils sont décidément nombreux à me rechercher sur le net. Quelle popularité !
Internet a révolutionné la façon dont nous communiquons, en permettant un partage sans limites ni frontières de l’information. Cependant, s’exposer sur le net n’est pas sans danger.
Faire partie d’un parti politique, publier vos photos, raconter vos soirées sur les réseaux sociaux, passer ou répondre à une annonce, même sur un site d’enchère (je ne parle même pas de rencontres !) Peut vous discréditer, vous rendre inapte, voir infréquentable !
Encore pire que la Médecine du travail, mais sans vous avoir ausculté.
Il est si facile de juger sans prendre la peine de vous connaître.
Bien au-delà du vol de vos coordonnées bancaires ou de votre identité, on vient vous espionner pour trouver « la faille » ! Le petit truc qui fait passer votre CV à la trappe ou qui va faire rire les collègues de bureau.
Et oui nous en sommes là en ce début du 21eme siècle !
Fort heureusement l’obscurantisme et la bêtise n’ont pas encore envahit tous les étages, et il y a encore des gens intelligents qui ne mélangent pas votre vie privée et vos compétences.
Des gens qui se foutent éperdument de vos tendances religieuses, sexuelles, politiques ou vos activités sportives ou associatives et qui attachent plus d’importance à l’être humain et à votre parcours.
J’ai dernièrement reçu dernièrement un mail d’un cabinet de recrutement qui disait :
« Etant très attaché au respect des règles de Déontologie, d’Ethique et à la réglementation inhérente à notre profession, le consultant spécialisé en charge de la mission réalisera cette analyse en veillant à ce que l’évaluation de votre profil soit exclusivement centrée sur vos compétences professionnelles et ce à l’exclusion de tout critère d’ordre personnel. Il vous contactera si votre profil est en parfaite adéquation avec le poste à pourvoir. »
Cela pour dire : Contrairement aux autres, nous n’irons pas chercher vos pages facebook ou ce que Google veux bien dire sur vous, mais allons nous attacher à vos compétences et vos qualités.
C’est rare et cela mérite d’être mentionné dans ce post.
Alors oui mon prochain livre sera lui aussi publié sous mon nom, car tout comme les philosophes libertins du siècle des lumières, je ne courberais pas l’échine devant l’ignorance et la bêtise de certains.
Au fond, Voltaire, Diderot, Rousseau, Sade et tant d’autres n’ont-ils pas été emprisonnés pour leurs idées et leurs écrits ! Et pourtant, par leur façon de penser ils ont contribués à la révolution, notre révolution française, celle à laquelle nous sommes si attachés ! Force est donc d’admettre « que la littérature améliore notre qualité de vie et que sans celle-ci, le monde serait bien triste et la vie bien morne, sauf évidemment pour les oppresseurs eux-mêmes. À cet égard, le livre est l’outil par excellence pour dénoncer les absurdités de notre monde, car il a une portée internationale et est plus difficile à manipuler »
Aujourd’hui je ne risque plus d’être emprisonné, juste que l’on me claque quelques portes au nez. Par ignorance, par bêtise. Cela peut bien sûr blesser, mais je préfère avoir le courage de mes opinions et écrire sous mon vrai nom, plutôt que de me cacher.
«J’écris pour agir» disait Voltaire…