De récentes affaires sont venues éclabousser le petit monde du libertinage.
D’abord les frasques de DSK « le libertin » tant à New York qu’au Carlton de Lille, puis plus récemment la fermeture provisoire du club libertin parisien « Les Chandelles ». Haut lieu du libertinage « chic » ressemblant plus à une maison close qu’à un club libertin digne de ce nom !
Un autre club libertin de la capitale, le 2+2 avait lui aussi eu des soucis avec la police des mœurs et la prostitution il y a quelques temps.
Dans certaines de nos régions françaises, d’autres clubs se sont vus épinglés par la justice car proposant des « petits suppléments ». CAD des jeunes femmes présentées comme libertines, mais payées pour vendre leurs charmes !
La prostitution aurait-elle envahit nos clubs libertins ?
Les temps changent, le libertinage change aussi, moins caché, moins tabou. Attirant une clientèle de plus en plus jeune. Fréquenter un club échangiste ou une soirée libertine privée n’est plus l’apanage des riches bourgeois. Désormais, monsieur et madame tout le monde peuvent aisément s’envoyer en l’air dans ces lieux de luxure. Le libertinage s’est démocratisé, entraînant dans son sillon et en ces temps de crise des patrons de clubs peu scrupuleux et des pseudos « libertines » qui aiment vos « liquidités » !
Mais tout comme il y a une France à deux vitesses, il y a un libertinage à double facette.
Un libertinage sain et consenti, et un libertinage tarifé !
Le 1er est peuplé de libertins qui vivent leur libido dans un total esprit de liberté et d’indépendance. Le deuxième est envahi par des messieurs aisés et accompagnés par de « jeunes » escort girls dépendantes aux portefeuilles.
Les premiers revendiquent leur droits aux plaisirs de la chair, les autres à des plaisirs un peu plus « chers »
Ajoutez à tout cela une couche de médias qui n’y connaissent rien, et aiment les histoires scabreuses, et vous avez le libertinage « made in France » cru 2012. Libertinage sous fond de politique, d’histoires à scandale, libertinage de bas étage mais qui flirte avec les hautes sphères. De quoi alimenter le panier de la ménagère qui dira : « Tous des pervers ! »
Le libertinage a toujours côtoyé la prostitution. Ce n’est pas nouveau et dès le 18eme siècle, les libertines du Palais Royal étaient de belles jeunes femmes qui vendaient leurs charmes. Les maisons closes pullulaient dans Paris et côtoyaient les appartements ou se déroulaient des parties fines avec un mélange de putes, de bourgeoises en manque de sexe, de maraudes, et de bourgeois ou aristocrates de tous poils.
Ce qui a changé, c’est notre façon de voir les choses, avec un mélange des genres et des pratiques. Libéralisation sexuelle, émancipation de la femme, libertinage assumé, prostitution pourchassée, fermeture des maisons closes, prostitution chassée des villes et de nos trottoirs, internet, putes occasionnelles, puis « accompagnatrices » en club échangiste…
Dès 2007, je titrais une de mes nouvelles « Clubs libertins, bordels du 21eme siècle ! » Parce que j’avais déjà pressenti le changement et voyais de plus en plus de vieux monsieur accompagnés de jeunes femmes dans certains clubs libertins. Parce que je voyais aussi les comportements des hommes et des femmes changer dans ces établissements. Je n’y avais déjà plus ma place.
Plus de repères et des médias qui partant d’un fait divers, adorent tout mélanger pour en rajouter une couche et vendre leurs papiers. Information et désinformations se mélangent comme la pute et la libertine ! Il est difficile de savoir qui est qui et le pourquoi du comment.
Le souteneur d’antan a laissé place au maquereau en col blanc. L’argent pourri tout et est en train de gangrener nos libertés et les libertins.
Ceux qui comme moi se reconnaissent en ce nom teinté de liberté et de respectabilité, sont montrés du doigt à cause d’une minorité qui a trouvé une façon de faire de l’argent facile en ouvrant les portes de leurs clubs à des putes et des maquereaux. Ceux qui sous couvert de soirées privées libertines font venir des escorts girls pour bien se faire voir de députés, hommes d’affaires, maires ou encore futur « présidentiable » !
Cela a toujours existé, depuis la nuit des temps, mais ce qui me gêne et me chagrine c’est d’être assimilé en tant que libertin à tous ses queutards en rut, tenanciers de clubs échangistes véreux, obsédés sexuels, maquereaux, putes et j’en passe !. Des gens qui n’ont rien à voir avec moi et ma façon de penser. Rien à voir avec mes ami(e)s libertins.
Tout un monde qui n’a rien à faire dans le libertinage, mais qui malheureusement côtoie trop souvent le monde libertin de près ou de loin.
Je ne dénigre pas la prostitution, elle a toujours existée et a encore de beaux jours devant elle.
Je connais aussi de nombreux patrons de clubs libertins qui font très attention de ne pas faire entrer le loup (ou la louve) dans la bergerie. Ils sont eux aussi libertins et ne veulent pas que leurs établissements deviennent des lupanars !
Mais que l’on arrête de mélanger prostitution et libertinage. Car si certains libertins dérapent, si certains patrons de clubs sont peu regardant sur leur clientèle, si certaines femmes vendent leur corps sous couvert du label « libertine », ce n’est qu’une infime minorité, mais elle nuit gravement à notre image et à nos libertés individuelles.
polyetlibertin 